« Agences s’abstenir » : si vous cherchez un bien, vous trouverez certainement des annonces avec ce type de mention. Même si elle reste minoritaire, la vente entre particuliers séduit toujours certains vendeurs et acheteurs. Vendre son bien entre particuliers a, semble-t-il, bien des avantages… mais comporte également des risques non négligeables.
L’attrait principal de la vente entre particuliers est financier : l’acheteur ne paiera pas de commission à une agence, somme qui s’élève en général à 5 % du prix de la maison, à ajouter aux frais de notaire. « Qui plus est, cette somme est aujourd’hui demandée en tant qu’apport indispensable par les banques », note Claire Ahache d’Eclaire Immo, coach immobilier. Outre l’aspect financier, la vente entre particuliers séduit par un relationnel accru entre les deux parties. « Il y a généralement un côté affectif à transmettre sa maison », remarque Claire Ahache. Qui plus est, l’organisation des visites, en fonction des disponibilités de chacun, en est parfois facilitée.
Des échanges souvent chronophages
Simple, directe et rapide, sur le papier, la vente entre particuliers a donc de quoi séduire. Pourtant, sans accompagnement d’un professionnel, elle présente des risques non négligeables, notamment la méconnaissance des obligations légales de la part des vendeurs. « Vendre son bien, ce n’est que prendre 3 photos et poster une annonce ! Les propriétaires sont responsables de leur vente et ne sont pas toujours conscients de l’ampleur de la tâche administrative : ils doivent fournir de nombreux documents avant la signature, qui plus est si le bien se situe dans une copropriété », explique la coach.
« Sans intermédiaire, les échanges, parfois très nombreux, entre vendeurs et potentiels acquéreurs, peuvent créer des tensions. Il faut ensuite monter le dossier pour le notaire, ce qui peut être complexe », ajoute Louise Planque, conseillère pour IAd — immobilier à Arras. « Une vente est globalement très énergivore. À la mise en ligne de l’annonce, c’est parfois plus de 30 contacts à gérer en quelques heures ! », ajoute Claire Ahache. D’un point de vue financier, le risque est réel : « les agences sécurisent la vente, car, contrairement au particulier, nous pouvons nous permettre de demander son plan de financement à l’acheteur, et d’en évaluer la solidité », ajoute Louise Planque.
Des experts à toutes les étapes
Pour les particuliers qui ne souhaitent pas faire appel à une agence ou un mandataire immobilier, il existe d’autres types d’accompagnement par des professionnels : les conseillers immobiliers, coachs immobiliers ou juristes spécialisés peuvent également conseiller à certaines étapes de la vente. Le coaching immobilier, solution encore méconnue en France, existe depuis les années 90 dans les pays anglo-saxons. À l’instar de Claire Ahache, les coachs immobiliers conseillent les propriétaires souhaitant vendre entre particuliers sur la mise en vente de la maison : photos, vidéo, rédaction de l’annonce, premier contact… S’ils le souhaitent, ils peuvent également être coachés sur les visites et la négociation ». Un véritable gage de sérénité…